Lorgues

La sériciculture (élevage des vers à soie) à Lorgues

Extrait de" Lorgues. Mémoire en Images". Tome II. Alain MARCEL. 2011

Lorgues était un lieu important du grainage : ses conditions climatiques, la qualité de sa feuille de mûrier, le bon soin des éleveurs étaient des atouts appréciés. Le nombre important de petites éducations familiales dispersées était aussi un avantage pour cette activité. Car, pour faire ses divers croisements et sélections, pour suivre ses différentes races, le sériciculteur–graineur ne pouvaient élever lui-même tous les vers nécessaires à la production des cocons dont il avait besoin. Il avait recours aux petites magnaneries particulières. Celles-ci étaient en général une pièce du domicile consacrée pendant quelques mois à cette activité assurée par la femme au foyer qui bénéficiait ainsi d’une source de revenu appréciable. On comptait plusieurs centaines de petites unités de ce type à Lorgues au début du XX e siècle. Le graineur leur fournissait gratuitement les oeufs et elles s’engageaient à les élever avec les soins voulus. Une quarantaine de jours plus tard les cocons obtenus étaient livrés.
Ils étaient triés en fonction de différents critères de qualité et de sexe et préparés pour la reproduction. Les cocons femelles étant plus lourds, on les reconnaissait en les pesant, . On plaçait les cocons de façon à ce que la sortie des papillons se fasse dans de bonnes conditions et que leur ramassage soit facile. Pour cela, ils étaient disposés en filanes. Les ouvrières les enfilaient en chapelets en les piquant au milieu de leur longueur et en prenant soin de ne pas faire pénétrer l’aiguille profondément afin de ne pas blesser la chrysalide. Les cocons étaient accouplés deux à deux dans une position parallèle. Toutes les filanes étaient suspendues dans la salle de grainage, bien aérée et à l’abri du soleil.

 

Il ne restait plus qu’à attendre la sortie des papillons qui s’accouplaient alors immédiatement. Chaque couple était ramassé et disposé sur des cartons ou des châssis en bois sur lesquels était fixée une toile. Cette disposition facilitait l’examen attentif des papillons et permettait au graineur d’éliminer rapidement tous les sujets défectueux.
Après l’accouplement, tous les cadres étaient alors repris, et l’on séparait les mâles des femelles. Celles-ci étaient disposées sur des morceaux de toile ou dans des petits sachets individuels appelés cellules (d’où le nom de grainage cellulaire). Elles pondaient alors rapidement et le graineur récupérait les œufs

 

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