La sériciculture est l’industrie agricole qui a pour objet l’élevage du ver à soie en vue de la production de son coco, véritable petite bobine qui peut atteindre 1,5 km de fil.
Le ver à soie est la chenille d’un papillon, le Bombix du mûrier. Il se nourrit exclusivement de la feuille de cet arbre. En provençal, on l’appelle magnan, d’où magnanerie le local où sont élevés les vers, et magnanier ou magnanarelle celui ou celle qui s’occupent d’eux.
Les cocons, par le dévidage, donnent la soie grège, ou fil de soie. Celui-ci est ensuite ouvré ou mouliné, puis teint et tissé. Mais ce qui nous intéresse dans ces pages c’est la première partie, l’aspect agricole qui fut longtemps une activité lorguaise.
Au XVII ème siècle, encouragée par Henry IV et son ministre Sully et, grâce aux travaux d’Olivier de Serre, la production française de soie devint importante pour atteindre en 1853 le chiffre de 26 000 tonnes de cocons. C’est alors qu’une maladie, la pébrine, du mot provençal pèbre, poivre, parce que les vers paraissaient comme saupoudrés,décima les éducations, si bien que cette source de richesse pour les agriculteurs sembla perdue et qu’on commença partout à arracher des mûriers.
Les travaux de Pasteur, de 1865 à 1870, permirent d’éviter cette maladie et ouvrirent la voie à de nouvelles méthodes rationnelles d’élevage du ver et de production de graines. En fait, on désigne couramment par graines les œufs pondus par les papillons femelles. La sériciculture s’est alors divisée en deux parties bien distinctes :
1- L’élevage du ver pour la production du cocon et de sa soie, c’est-à-dire l’éducation proprement dite.
2- La production des graines, c’est-à-dire la reproduction des vers et la sélection des œufs destinés aux éleveurs.
C’est cette seconde activité, l’industrie du grainage, qui prédominait à Lorgues.
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