Lorgues
Les armes de Rigouard: d'azur, aux initiales J.J.R., accompagnées à dextre d'une croix issant d'une chaîne épineuse, et à senestre d'un branchange surmonté du bonnet phrygien. |
Rigouard aura aussi beaucoup de difficultés avec la population lorguaise. des prêtres non assermentés continuaient à exercer leur sacerdoce. La famille Juigne de Lassigny en particulier les accueillait, l'abbé Gaston, ex-curé de Seillans, y disait la messe dans une chapelle dissimulée par une bibliothèque. Le lorguais Pierre-Louis Turles, ex-bénéficiaire de la cathédrale de Fréjus, investi des pouvoirs de vicaire général par Mgr Bausset, avait établi son siège à Vidauban et circulait déguisé dans le diocèse, visitant les familles, invitant les fidèles à former partout des " associations pour l'entretient du culte". Les abbés lorguais Honoré Vian et Raibaud, curé de Flassans , étaient également des clandestins. | |
En août 1793, la situation de Rigouard empirant, à la suite de l'opposition girondine et du soulèvement royaliste de Toulon, les représentants Barras et Fréron ordonnèrent le transfert provisoire de l'évéché à Draguignan: " considérant que dans la ville de Lorgues, les émissaires de cette faction ( les sectionnaires de Toulon), aprés avoir fermé la Société Populaire et ouvert les sections, ont livré une guerre à outrance aux meilleurs citoyens et notamment à l'évêque du département du Var, dont le crime irrèmissible à leurs yeux est d'avoir prêché fidélité à la Convention Nationale, déférence aux représentants du peuple, acceptation de l'acte constitutionnel, voulant d'une part, le soustraire à l'oppression qui l'a forcé de dérober sa tête aux vengeances de ce parti sanguinaire et, de l'autre, lui donner une marque éclatante de leur satisfaction pour sa conduite aussi courageuse que civique arrêtent...". Cette décision ne fut pas éxécutée car la situation n'était pas aussi critique. Pendant la Terreur l'évêque Rigouard ne fit pas parler de
lui; membre du Comité des Subsistances il fit preuve de modération. Sous le Directoire, la situation religieuse connut encore plusieurs crises. Le 13 novembre 1796 (23 Brumaire an V) l'exercice des cultes est supprimé en France. Mgr Rigouard, destitué, reçoit une pension de 800 livres. Il se retire dans son village natal Solliès-Pont où il meurt quelques années après, le 15 mai 1800. Lorsque les cultes sont à nouveau autorisés, le pape signe un concordat avec Napoléon. On revient à l'ancienne église d'avant 1789. Le diocèse de Fréjus disparaît alors, il est rattaché à celui d'Aix. Le concordat de 1827 rétablit l'évêché de Fréjus, Mgr de Richery en sera le premier titulaire. Sources : La vie tumultueuse de Monseigneur Jean-Joseph
Rigouard, évêque constitutionnel de Fréjus et franc-maçon.
Marcel Foucou. Secrétaire de la Société d'Études
Historique de l'Est Varois. Var Terre des Républiques. 1789-1989.
( 1988) |