POURQUOI UNE COLLEGIALE ?

Par un acte de fondation date du 14 août 1421, 1'évêque de Fréjus, Gilles JUVENIS 1408-1422, érige le prieuré de Lorgues en église collégiale. Le pape de l'époque est Martin V (1417-31) celui qui mit fin au schisme d'Occident. Faut-il en déduire pour la nouvelle collégiale son vocable ? Quoi qu'il en soit le chapitre lorguais aura une longue existence de 369 ans (1421-1790).

Sa composition est classique : à sa tête un doyen dont l'absentéisme sera parfois sanctionné par la hiérarchie, un sacristain-curé (charge de la cure des âmes), un capiscol qui dirige notamment le chant choral, 3 chanoines prébendés, un théologal institué en 1574 chargé de cours de théologie, 4 bénéficiaires secondaires, un prêtre greffier, un autre sonneur. Il s'agit de religieux séculiers, souvent issus de bonnes familles locales, ayant résidence en ville (rue de la Trinité), partageant une vie religieuse commune dans le choeur canonial, la où se trouvent les stalles, le lutrin et les antiphonaires. Le chapitre perçoit 50% de la dîme, et l'évêque l'autre moitié. On dit que le chapitre et l'évêque sont condécimateurs, ce qui n'offre pas que des avantages, comme on le verra dans la construction de l'église neuve (17041729). Cette douzaine de chanoines reçoit des rentes issues de différents prieurés tels que le Flayosquet, Candumy, St Antonin, St Pierre du Revest... Quant à la population de Lorgues elle était soumise par le chapitre aux prélèvements de la dîme, le plus souvent au treizain, c'est moins qu'1/10eme, voire au quinzain.

 


Emplacement supposé de l'ancienne église St Martin

Comme l'ancienne église St Martin, dans la partie haute de l'ancien castrum fortifié, était très insuffisante et délabrée, les offices paroissiaux avaient lieu dans une chapelle urbaine plus vaste - Notre-Dame de Beauvoir, ou Belvezer, ou Belvédère - qui se trouvait à1'emplacement de la future collégiale, orientée vers l'Est. Tout au long du XVII ème siècle, les délibérations de la communauté se font l'écho de la nécessité d'élever une église neuve en rapport avec la croissance démographique, et avec les sentiments religieux de la population. Ce projet avait été repris et abandonné plusieurs fois. Les consuls avaient reculé, en raison de la dette fiscale, des offices inutiles imposés par la monarchie comme source de revenus et qu'il fallait ensuite racheter si l'on tenait à éviter le double-emploi, et la restriction des libertés. En 1703, le maire-premier consul, Esprit de Mouriès, savait l'opinion très favorable, et la générosité publique sure. Le 26 avril 1703, l'évêque de Fréjus préside la cérémonie probablement dans cette grande chapelle connue sous le nom de ND de Beauvoir. Il sait que depuis longtemps l'affluence aux offices religieux est considérable, ce qui provoque souvent des querelles à l'entrée. Mgr de Fleury (futur cardinal et ministre de Louis XV) n'a pas de peine à réchauffer le zèle des paroissiens pour enfin réaliser l'édifice tant désiré.

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