Gabriel Albert Alexandre Capato, dit Carpates, était né à Brignoles en 1892. Son père, natif de Salernes, était malonnier. De sa jeunesse on sait qu'il fut berger sur le plateau de Valensole. Et dèja, la nécessite ou le bonheur de marcher, le gout peut-être de la solitude, du grand air, des nuits à la belle étoile

"Mobilisé en quatorze, à l'âge de vingt-deux ans, il avait été blessé à la tête par des éclats d'obus et avait eu les pieds partiellement gelés. Cela ne l'a pas empêché de marcher pendant des décennies. Je ne lui posais jamais de questions sur la guerre et lui ne m'en parlait pas. Aprés la guerre, il n'a jamais pu se réadapter à la vie en société."

Probablement, comme pour tant d'autres, le choc avait-il été trop fort et ses blessures ne furent-elles pas uniquement d'ordre physique.

"Il avait reçu des décorations pour sa conduite héroïque (1) ce qui obligeait, chose amusante, les gendarmes à le saluer ; il percevait également une pension qui lui épargnait la mendicité."

(1) Selon les témoignages recueillis à Salernes, alors qu'il était chargè de porter secours aux blessés sur le champ de bataille après les assauts ou même de ramener les corps des victimes, Capato se serait porté volontaire plus souvent qu'à son tour, afin d'épargner ses compagnons d'infortune en charge d'une famille.

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