Lorgues
Guerre de succession d'Autriche

 
Charles-Louis-Auguste Fouquet de Belle-Isle

 Mais pendant ce temps l'armée française ne restait pas inactive. Le maréchal de Belle Isle, envoyé d'urgence par Louis XV, la rééquipa et réorganisa. Il couvrit Toulon et empêcha l'ennemi de franchir l'Argens. Tous les ponts de cette rivière avaient été détruits par le marquis de Mirepoix et les efforts des Autrichiens pour en construire d'autres furent vains.
C'est ainsi que le 25 décembre les artisans en bois , menuisiers, tonneliers, charpentiers de Lorgues furent réquisitionnés pour construire un passage à Vignaubière, à 500 mètres au-dessous du pont de pierre détruit, mais les troupes françaises détruisaient , la nuit, le travail effectué dans la journée. L'hiver particulièrement rude fut néfaste à l'ennemi. Les consuls lorguais surent temporiser pour éviter tout incident préjudiciable aux habitants ; ils n'hésitèrent même pas à faire des dons en argent aux officiers autrichiens chargés de réquisitionner les denrées.
.../...Dès le début de 1747 le maréchal de Belle Isle prit l'offensive et les Autrichiens durent se replier. Le 12 janvier ordre fut donné à Lorgues " de conduire au camp, sans délai et sur le champ toutes les bêtes de somme ou de charge avec leurs harnais, à peine d'être brûlée et saccagée". En outre une amende de 1.100 livres devant être versée. Les lorguais devinant un départ précipité s'empressèrent d'amener à l'ennemi 35 chevaux ou mulets pour le transport des bagages. Mais la contribution en argent ne pouvant être fournie dans les délais prescrits, les Autrichiens emmenèrent comme otages les consuls Charles Mingaud et François Courchet, ainsi que Taradeau, Louis-André de Chieusse de Combaud, Chieusse de Villepey, André, Laugier, Laborel et Allaman. Ceux-ci furent conduits par étapes, en passant par Fayence, Grasse, Cannes, d'abord à l'Île Saint-Honorat puis à l'Île Sainte-Marguerite.
L'Intendant de Provence nomma en conséquence, le 24 janvier 1747, quatre habitants pour exercer les fonctions de consuls et assister le second, d'ailleurs en mauvaise santé, jusqu'au retour des prisonniers . Une députation fut envoyée le 26 janvier au maréchal de Belle Isle pour lui demander d'intercéder auprès des Autrichiens en faveur des otages. Ces derniers subirent une détention sévère pendant trois semaines, puis furent transférés à Villefranche. Au cours de ce déplacement, ils subirent une tempête pendant 48 heures, et arrivés à la côte, virent leur barque coulée avec tous leurs bagages par un navire anglais. Ils furent alors emprisonnés à Nice avec des condamnés de droit commun, et ne furent relâchés que le 28 février après avoir payié, grâce à des amis, les 1.100 livres de contribution réclamées par l'ennemi. Ils regagnèrent Lorgues le 2 mars au milieu de la joe de la population, ayant sauvé leur vie au prix d'un débours total de 3.240 livres 2 sous ( sic) que la municipalité s'engagea à leur rembourser ! Le 12 avril 1747 le maréchal de Belle Isle fit repasser le Var aux Autrichiens, délivrant ainsi la Provence d'une occupation qui lui avait coûté fort cher ; l'armée française continua à remporter quelques succés dans le Comté de Nice, mais fut battue, en juillet, au Piemont. La guerre cessa sur cette frontière pour se terminer en 1748 par le traité d'Aix -la-Chapelle" .

 

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