"Au cours des années 1777 à 1780 on s'efforça
de créer un nouveau cimetière, l'ancien , près de l'église
; étant trop petit.
Après avoir envisagé de le transférer dans le quartier
du Grand Relar, puis à Sainte-Anne, puis au Jeu de Mail, on finit
par choisir l'emplacement dans le ferrage de Notre-Dame, sur un terrain
appartenant au Chapitre et que la Ville acheta pour 1383 livres.
C'est le vieux cimetière actuel.
En 1780, l'ensemble fut clos de murs et un hangar aménagé
à l'entrée. Le coût des travaux s'éleva à
2 544 livres.
Le cimetière devenant trop petit la municipalité décida
en 1941 de l'agrandir vers le sud en lui adjoignant une partie du terrain
d'Edmond César Haute. Mais celui-ci réclamant 133 000 francs,
prix beaucoup trop élevé, l'expropriation fut demandée
et obtenue en 1943. Les évènements ne permirent pas la réalisation
du projet, mais en 1946 le propriétaire offrit de céder les
762 m2 en question pour la modique somme de 200 francs et une concession
d'eau gratuite pour un jardin potager placé à proximité.
La ville accepta l'offre et emprunta un million pour effectuer les travaux
d'agrandissement. Ceux-ci furent ralentis en 1947 par une attribution insuffisante
de bons d'essence pour assurer les transports de l'entrepreneur ; en outre
on eut la désagréable surprise de trouver le rocher à
un mètre de profondeur, ce qui rendait impossible ou du moins très
difficile de creuser les tombes à 1m70 comme l'exige la loi. Des
apports de terre furent nécessaires, ce qui entraîna une dépense
imprévue de 398 665 francs. Enfin le nouveau cimetière fut
terminé en fin mai 1948, mais personne ne voulut acquèrir
de concessions, la nature du sol rendant le creusement des fosses trop onéreux
et aussi parce qu'on avait oublié de faire bénir le terrain.
En 1954 le problème fut résolu ; la municipalité ayant
pris à sa charge les frais de travaux dans la partie rocheuse et
le curé Jean de Matha étant venu bénir le nouveau cimetière
.
L'accroissement de la population rendit bientôt nécessaire
d'envisager en 1960 un nouvel agrandissement, cette fois-ci vers l'est mais
toujours dans la propriété d'Edmond Haute. Une procédure
d'expropriation fixa en mars 1965 l'indemnité à 53 771 francs
pour les 5000m2 envisagés ; la reconstitution d'un cabanon et le
dédommagement du métayer. La ville reçut une subvention
de 10 000 francs du département et procéda à un emprunt
pour couvrir les frais qui s'élevaient au total à 148 711
francs. La surface totale du cimetière couvrait alors plus de 12
000 m2.
Le service des pompes funèbres était toujours aussi difficile,
les adjudicataires se faisaient de plus en plus rares. La décision
en 1922 d'acheter un corbillard n'améliora pas la situation ; en
1943 il n'y eut même plus aucun service ; en 1944 Marius Brun l'assurait
à la demande moyennant 250 francs par transport. De 1945 à
1962 l'adjudication fut reprise par Louis Gardon qui assura le service avec
le matériel archaïque mais pittoresque de la ville. Finallement
la mairie acheta un corbillard d'occasion en 1963 et, en 1968, un véhicule
neuf automobile tout en prenant à son compte le monopole du transport
des corps. "
( Extraits de Lorgues Cité Franche de Provence.
Louis Nardin ) |