Lorgues
Les invasions des Impériaux
Charles Quint Il était le fils de Philippe le Beau, archiduc d'Autriche (fils de Maximilien d'Autriche et de Marie de Bourgogne), et de Jeanne la folle (fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille). Charles perdit son père à l'âge de 6 ans et reçut son héritage bourguignon: Flandres, Artois et Franche-comte. En 1516, à la mort de son grand-père maternel Ferdinand d'Aragon, il fut appelé au trône d'Espagne sous le nom de Charles 1er et hérita d'un empire immense: Castille, colonies d'Amérique, Aragon, Navarre, Sardaigne, Sicile et Naples. A la mort de son grand- père paternel l'empereur Maximilien d'Autriche en 1519, le trône de l'Empire était vacant. Des élections furent organisées et Charles fut élu empereur contre François1er, grâce à l'aide financière du banquier Fugger. Il prit alors le nom de Charles Quint. Il désira imposer à l'Europe la "monarchie universelle" et voulu rétablir l'unité religieuse afin de renforcer son autorité et la cohésion de l'Empire, il se heurta à l'opposition des princes protestants allemands soutenus par la France. En outre, l'empereur dut lutter contre les Turcs, dont l'expansion se heurtait à l'Autriche en Europe centrale et à l'Espagne en Méditerranée. L'or et l'argent rapportés d'Amérique latine financèrent ses nombreuses guerres, d'abord victorieuses : la lutte contre la France marquée par la victoire de Pavie (1525) où François 1er fut capturé et celle contre les Turcs par la prise de Tunis (1535); les princes allemands furent défaits à Mühlberg (1547). Mais de graves échecs (ceux d'Alger, 1541; de Cérisoles, 1544; de Metz, Toul et Verdun, 1552), joints à l'impossibilité de rétablir l'unité religieuse dans les territoires allemands, déterminèrent l'empereur à négocier la paix d'Augsbourg (1555), qui consacra la division de l'Allemagne en deux confessions. Charles Quint abdiqua ses différentes couronnes, d'oct. 1555 à janv. 1556, en faveur de son fils et de son frère, puis se retira au monastère de Yuste en Espagne où il termina sa vie le 15 septembre 1558 . Au total, Charles Quint cumulait plus de 70 titres |
La lutte contre la France : Les immenses possessions de Charles Quint encerclent et menacent dangereusement la France. Le conflit avec François 1er commença en 1521. Les Français envahirent la Navarre, mais connurent des revers dans les Pays-Bas. Comme la guerre n'aboutissait pas, un congrès se tint à Calais, possession anglaise. La médiation du roi d'Angleterre Henri VIII fut un échec et au contraire, il conclut avec l'Empereur une alliance: la France était attaquée par la Picardie et par l'Espagne. Pendant ce temps, la guerre continuait dans le Milanais. L'union avec le pape Léon X en 1520 permit aux Impériaux de récupérer Milan (1521). Parme et Plaisance furent rendues à l'Église. La déroute française continua après la mort du pape en 1522, avec la défaite de la Bicocque. L'année suivante, Charles Quint se décida à envahir la France. Une armée impériale commandée par un traître français, le connétable de Bourbon, tenta une percée en Provence. En Novembre 1535, François 1er réclame de nouveau le duché de Milan, dont le titre est vacant. Pour assurer la maîtriser des cols, il envahit la Savoie dès le début de 1536. Pour cette troisième guerre, Charles Quint prend en personne la tête de son armée pour envahir la Provence en franchissant le Var le 25 juillet. Rien ne résiste à la progression des Impériaux, devant qui les Provençaux tendent héroïquement la terre brûlée. |
François 1 er |
Extrait de "LORGUES Cité franche de Provence". Louis Nardin 1972 : " En 1524 les Impériaux franchirent le Var sous la conduite
du connétable de Bourbon, passé à l'ennemi, qui se
paraît du titre usurpé de comte de Provence et de roi d'Arles.
Les troupes royales furent facilement défaites ; Draguignan tomba
le 26 juillet et Lorgues abandonnée par la plus grande partie de
ses habitants, fut occupée et soumise à réquisition.
Mais malgré la prise d'Aix, le connétable échoua devant
Marseille et dut se replier. Les paysans provençaux qui avaient été
levés à la hâte pour remplacer l'armée régulière
débandée firent subir de lourdes pertes aux Impériaux
en les harcelant au cours de leur retraite. |