"L’industrie lièe au chêne- liège des Maures induisait des activités bien au-delà de ce territoire et, à la fin du XIX è siècle, Vidauban notamment tirait une partie de sa prospérité économique de la fabrique de bouchons Mouriés, installée en1848. Cet établissement créa ensuite des succursales à Gonfaron, Cogolin, Pierrefeu ainsi qu’à Lorgues où il installa une unité de fabrication en 1924 dans les locaux de l’ancien couvent-collège des trinitaires, précédemment occupés par l’atelier de grainage Ravais-Mourre.
Cette activité, comme celle des tomettes ou des vers à soie, employait essentiellement une main-d’œuvre féminine. Le personnel comprenait des coupeurs qui taillaient le liège en petits cubes, des tourneurs qui façonnaient les bouchons et un grand nombre de femmes chargées du triage, nettoyage et emballage. Cela représentait environ 80 personnes, en majorité des jeunes filles qui travaillaient à forfait, c’est-à-dire  payées selon la quantité de bouchons produits. Le travail se faisait dans la bonne humeur, les ouvrières chantaient paraît-il toute la journée
Le jour du conseil de révision, l’heure de la sortie était assez mouvementée. La bouchonnerie constituait l’objectif principal des conscrits qui en faisaient le siège dans l’espoir d’obtenir quelques bises des ouvrières. Les Établissements Mouriès, comme une bonne partie de cette industrie varoise, furent ensuite contrôlés par le capitalisme marseillais et subirent des regroupements. L’usine  lorguaise cessa son activité en 1949.

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