Lorgues

Chanson écrite par les opposants à l'évêque Rigouard et publiée dans "les petites Anales de Provence" (15 juillet 1894)

Bausset et Rigouard ou les Prélats Rivaux

 

Chrétiens, deux hommes sont connus,
Ensemble évêques de Fréjus,
Voila la ressemblance.

L' un vient du Pontife Romain,
L'autre du peuple souverain,
Voilà la différence.

Tous deux ont été sacrés,
Tous deux sont crossés et mitrés,
Voilà la ressemblance.

Bausset est humain, bienfaisant,
Rigouard du club est président.
Voilà la différence.

Chacun d'eux de ses doigts bénit,
Va, confirmant grands et petits,
Voilà la ressemblance.

Quand Bausset chante Alleluia
Rigouard fredonne "ça ira" ,
Voilà la différence.

Louez Dieu, n 'adorez qu 'un Dieu,
Prêchent-ils, tous deux au Saint lieu,
Voilà la ressemblance.

Mais Rigouard encense, en païen ;
Quelquefois le bonnet phrygien,
Voilà la diffèrence.

 

Tous deux à l'exemple des Saints
Font la guerre aux plaisirs mondains,
Voilà la ressemblance.

Mais un jour,fou des rigodons,
Rigouard danse avec ses guenons,
Voilà la différence.

Une fois dans chaque saison
Tous deux font l'ordination ,
Voilà la ressemblance.

L' un fait prêtres des gens de bien
L'autre, dit-on, plus d 'un vaurien,
Voilà a différence.

Selon l'usage, ils ont tous deux
Des grands vicaires auprès d' eux
Voilà la ressemblance.

Ceux de Bausset sont fort pieux,
Ceux de Rigouard très amoureux,
Voilà la différence.

Ces pasteurs d'âmes n'ont qu'un but,
De leurs ouailles le salut,
Voilà la ressemblance.

Mais l'un au ciel mène les gens,
L'autre au diable ses adhérents,
Voilà la différence.


 

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