Lorgues

LORGUES et les plébiscites

 Extrait de "Lorgues cité franche de Provence " L. Nardin

 
" La ville répondit favorablement au plébiscite du 20 décembre 1851 par 1195 "oui" contre seulement 4 "non". Mais tout en donnant son adhésion au gouvernement du prince-président, Louis Napoléon, Lorgues n'en conservait pas moins ses opinions légitimistes et espérait le retour de la monarchie : aux élections législatives de mars 1852 elle vota pour le royaliste Clappier contre le candidat gouvernemental Jules Portales et ce n'est qu'après bien des hésitations que le conseil municipal accepta de prêter le serment constitutionnel, en juin de la même année.

Cette méfiance parut se justifier lorsque, le 2 décembre, Louis-Napoléon, par un second coup d'État, se proclame empereur. La France approuva encore une fois et le Var notamment par 71 526 oui contre 869 non. Lorgues vota dans le même sens : sur 1448 électeurs inscrits et 1035 votants il y eut 1007 oui contre 21 non et 7 bulletins nuls. Mais la ville commença à prendre une attitude de prudente expectative à l'image des légitimistes et orléanistes. Le journal royaliste de Draguignan, " l'Union du Var ", qui appartenait au Lorguais Hippolyte Maquan, passa peu à peu d'une attitude favorable au gouvernement à une hostilité à peine déguisée. En 1853, relatant la fête du 15 août à la préfecture, il ne cita pas le nom de l'empereur alors que le 21 janvier précédent il avait consacré une page entière, bordée de noir, à 21 quatrains en souvenir de louis XVI ; en 1857 cette feuille alla jusqu'à préconiser l'abstention aux élections législatives. Très lue et à l'aise sur le plan financier, elle faisait concurrence au journal gouvernemental " Le Var " qui venait d'être créé. Après avoir fait l'objet d'amendes et de condamnations pour les motifs les plus futiles, elle fut finalement supprimée par décision de justice en janvier 1862.

Le plébiscite de 1870 fut encore favorable à Napoléon. Lorgues cependant y manifesta sa réticence en apportant le 8 mai 720 oui et 367 non sur 1498 électeurs. Moins de cinq mois plus tard , le désastre de Sedan provoquait la chute de l'Empire le 4 septembre 1870 ;.. "

 

 



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